Description
Le collagène est une protéine présente dans toutes les structures du corps : peau, cartilages, tendons, ligaments et tissus conjonctifs. Il représente de 30 % à 35 % des protéines totales de l'organisme et assure la cohésion, l’élasticité et la régénération de tous ces tissus. Dans le corps, le collagène est de trois types principaux : celui de type I, le plus abondant, se trouve dans la peau, les tendons, le tissu osseux; celui de type II se trouve dans les cartilages; celui de type III se trouve dans les muscles et les parois des vaisseaux.
Le collagène sous forme de supplément est issu de la gélatine. On fabrique cette dernière en soumettant les os et la peau (couenne) d’animaux, le plus souvent de bovins ou de porcs d’élevage, à différents traitements : nettoyage, dégraissage, traitement à l’aide d’acides ou de bases, extraction par hydrolyse, purification, concentration et séchage. La gélatine ainsi obtenue trouve de nombreux usages dans l’industrie alimentaire, notamment comme agent de texture, mais également dans l’industrie pharmaceutique qui l’emploie pour la fabrication des capsules. Elle est aussi utilisée dans la fabrication des papiers et des pellicules photographiques.
En poussant un peu plus loin la transformation de la gélatine, on obtient un hydrolysat de collagène qui est employé sous forme de supplément. Certains fabricants mettent également sur le marché du collagène dit de « type II », c’est-à-dire celui qui est présent dans les cartilages. Ces suppléments de collagène sont généralement fabriqués à partir de cartilage de poulet.
Sources alimentaires
La partie gélatineuse non grasse des bouillons ou fonds de viande faits avec des os et des cartilages, notamment les pattes et la queue, est une forme de collagène brut naturellement hydrolysé. Par exemple, le traditionnel fond de veau en est une bonne source.
Historique
En Médecine traditionnelle chinoise, on recommande depuis des millénaires de consommer du cartilage animal pour soigner les troubles articulaires. D’ailleurs, Sainte Hildegarde de Bingen, une mystique du XIIe siècle, mentionnait les vertus du fond de veau à cet égard.
En 1871, les travaux du chercheur Richard Leach Maddox ont mené à l’utilisation de la gélatine dans le domaine de la photographie. La production industrielle de gélatine a commencé au cours des années 1870. En 2000, la production mondiale atteignait plus de 250 000 tonnes par année. C’est au cours des années 1980 que certains chercheurs européens ont commencé à s’intéresser aux possibles vertus du collagène pour le traitement des problèmes articulaires.
Recherches
Il existe une certaine confusion au sujet des suppléments de collagène. Au cours de plusieurs études, presque toutes menées en Europe, les dosages administrés aux personnes souffrant d’arthrose étaient de 10 g par jour. Ces essais ont été effectués avec de la gélatine hydrolysée, donc du collagène non spécifique. Les fabricants de suppléments de collagène de type II suggèrent plutôt un dosage allant de 1 g à 2 g par jour. Ces produits auraient une action plus spécifique que la gélatine hydrolysée, parce que le collagène de type II qu’ils renferment ciblerait les articulations. Mais, à ce jour, ils n’ont fait l’objet d’aucun essai clinique publié.
Pour ajouter à la confusion, on a utilisé de minuscules dosages de collagène de type II (de 20 µg à 10 mg) dans des essais cliniques préliminaires portant sur des patients atteints d’arthrite rhumatoïde. Dans le cas de cette maladie auto-immune, les chercheurs ont expérimenté les effets du collagène à titre de « vaccin »1,2. Cette fiche ne traite pas de ce genre d’utilisation, car ce type de collagène n’est pas offert sur le marché.
Arthrose. Les mécanismes d’action de l’hydrolysat de collagène sur les articulations sont encore matière à spéculation. Des données issues d’une étude in vitro laissent penser qu’il pourrait stimuler la fabrication de collagène par l’organisme3. Si tel était le cas, l’hydrolysat de collagène ne ferait pas que soulager les troubles articulaires, il pourrait aussi contribuer à en freiner l’apparition. On pense que cet effet serait attribuable à sa teneur en glycine et en proline, deux acides aminés dont il est particulièrement riche. Cependant, le portrait clinique de l’efficacité de l’hydrolysat de collagène n’est pas concluant pour l’instant.
Selon l’auteur d’une synthèse des études menées sur cette substance, les résultats de trois essais (541 sujets en tout) non répertoriés dans Medline indiquent que la prise de 10 g de collagène par jour peut soulager les douleurs causées par l’arthrose du genou ou de la hanche4. Cependant, ces essais présentent des failles : un haut taux d’abandon dans deux d’entre eux, l’absence d’un placebo dans un autre et des résultats qui ont inexplicablement varié beaucoup d’un pays à l’autre dans le cas d’une étude multicentrique menée aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Allemagne. Dans cette dernière étude, les résultats globaux se sont révélés non concluants4.
Ostéoporose. Un essai a été mené durant 24 semaines auprès de 108 femmes ménopausées souffrant d’ostéoporose et traitées à la calcitonine, une hormone couramment prescrite pour contrer la perte osseuse. Un groupe de participantes a reçu la calcitonine seule, tandis que l’autre groupe a aussi reçu 10 g par jour d’hydrolysat de collagène. Les chercheurs ont constaté que la prise de collagène avait augmenté et prolongé l’effet bénéfique de la calcitonine sur la perte osseuse5.
Précautions
Attention
Une partie du collagène du commerce provient de carcasses de bovins d’élevage. Il existe un risque théorique que le produit soit éventuellement contaminé par des animaux porteurs de l’encéphalopathie spongiforme bovine (maladie de la vache folle), mais à ce jour, on n’a signalé aucun cas de contamination. En 2001, la Commission européenne a interdit l’utilisation des vertèbres de bovins dans la fabrication des produits alimentaires et la France a carrément interdit celle des os de ruminants dans la fabrication de la gélatine6. Ces restrictions ne sont pas en vigueur en Amérique du Nord.
Les personnes souffrant d’insuffisance rénale devraient consulter leur médecin avant de prendre de l’hydrolysat de collagène.
La consommation de collagène pourrait entraîner une réaction chez les personnes allergiques aux protéines bovines.
Effets indésirables
Rarement, troubles gastro-intestinaux.