Noms communs : Ginkgo, arbre aux 40 écus.
Nom botanique : Ginkgo biloba, famille des ginkgoacées.
Noms anglais : Ginkgo, Maidenhair Tree.
Noms chinois : Bai Guo Ye, Ginkyo, Yin-Kuo, Yinhsing.
Partie utilisée : feuilles.
Habitat et origine : le Ginkgo biloba est la plus ancienne des espèces arboricoles dont les spécimens sont encore identiques à leurs ancêtres. Il peuplait déjà la planète il y a 300 millions d'années. Grâce à quelques individus qu'on a retrouvés dans d'anciens temples chinois, on a pu le réimplanter un peu partout dans le monde, surtout comme arbre ornemental. D'une exceptionnelle résistance aux stress environnementaux, il peut vivre jusqu'à 1 000 ans et atteindre de 40 à 50 mètres de hauteur. Il semble bien résister à la pollution et s'adapter facilement aux milieux urbains.
Posologie
Les extraits de feuilles de ginkgo qu'on trouve sur le marché ne sont pas tous d’égale qualité (voir Sur les tablettes). On recommande les extraits normalisés à partir de l'EGb 761 ou du Li 1370, c’est-à-dire des extraits utilisés dans la majorité des essais cliniques rapportés dans cette fiche. Ils sont normalisés à 24 % ou 25 % de glucoflavonoïdes et à 6 % de terpéno-lactones (soit un extrait à 50:1 en moyenne, c'est- à- dire que 1 g d'extrait équivaut à 50 g de feuilles séchées).
Maladie d'Alzheimer et autres syndromes de démence vasculaire ou dégénérative, claudication intermittente
Extrait normalisé. Prendre de 120 mg à 240 mg par jour, en deux ou trois doses.
Amélioration des fonctions cognitives chez les personnes de 50 ans et plus
Extrait normalisé. Prendre de 120 mg à 240 mg par jour, en deux ou trois doses.
Vertiges et acouphènes
Extrait normalisé. Prendre de 120 mg à 160 mg par jour, en deux ou trois doses.
Remarques
Entreprendre le traitement en prenant 60 mg par jour et augmenter progressivement au besoin, afin d'éviter d'éventuels maux de tête causés par l'effet vasodilatateur des extraits de ginkgo.
Étant donné que les effets du ginkgo peuvent mettre un certain temps à se manifester pleinement, le traitement dure généralement de deux à trois mois et même plus. Il n'est pas rare que l'effet optimal ne soit atteint qu'au bout de six mois.
Historique
Presque disparue de la surface de la Terre lors des grandes glaciations, l'espèce survécut en Asie et fut réimplantée en Europe à partir de 1730. En 1946, les premières verdures à égayer Hiroshima provenaient de la repousse d'un ginkgo, carbonisé lors du bombardement atomique de l’année précédente. L'extrême résistance du ginkgo aux stress environnementaux est sans doute l'une des principales caractéristiques de cette espèce, seule survivante de la très vieille famille botanique des ginkgoacées.
Traditionnellement, les Chinois utilisaient le noyau du fruit du ginkgo (Yin Kuo, qui signifie « abricot d'argent ») à la fois comme aliment et comme médicament, notamment pour traiter l'asthme et certains troubles respiratoires (bronchite). Ces usages médicinaux sont mentionnés dans le traité Chen Noung Pen T'sao qui date de 2 600 ans avant notre ère.
Les femmes, responsables de la cueillette, mettaient des gants pour ramasser les fruits qui tombaient au sol à l’automne, car la chair du fruit, toxique et nauséabonde, peut causer des allergies cutanées. Encore de nos jours, dans certains parcs d'Outremont (à Montréal), on peut voir des Chinoises disputer aux écureuils les précieux fruits d'un vieux ginkgo fertile.
Ce n'est qu'au cours des années 1950 que des chercheurs allemands entreprirent des recherches sur le potentiel médicinal d'un extrait tiré des feuilles plutôt que des noyaux. En Europe, on considère généralement que l’extrait normalisé de ginkgo est au moins aussi efficace que les médicaments classiques pour retarder la progression de la maladie d'Alzheimer ainsi que pour atténuer d'autres troubles liés au déclin de la mémoire et des fonctions cognitives. En Allemagne l’extrait l'EGb 761 fait partie des cinq médicaments sur ordonnance les plus prescrits. Il est utilisé pour traiter l’insuffisance cérébrale, une affection qui inclut les symptômes suivants : troubles de la mémoire et de la concentration, confusion, dépression, anxiété, étourdissements, acouphènes et maux de tête.
L’arbre est maintenant cultivé un peu partout dans le monde afin de répondre aux besoins de l’industrie des extraits médicinaux de cette plante. De grandes plantations commerciales sont situées dans l’ouest de la France, en Caroline du Sud (États-Unis), au Japon, en Corée et en Chine.
Recherches
La majorité des études concluant à l’efficacité du ginkgo ont été menées avec deux extraits normalisés : le EGb 761 (le plus souvent utilisé) et le Li 1370, qui contiennent respectivement 24 % et 25 % de glucoflavonoïdes (ou flavoglycosides) et 6 % de terpéno-lactones.
Plusieurs extraits sur le marché sont de pâles copies de ceux utilisés au cours des études : ils sont généralement normalisés en glucoflavonoïdes, mais pas en terpéno-lactones. Par ailleurs, les capsules ou comprimés contenant uniquement des feuilles séchées, les teintures et les extraits non normalisés ne peuvent fournir de dosages thérapeutiques équivalents aux extraits .